C.3.3. Mon manque de toi

 

Mon manque de toi

 

 C’est fou comme le temps passe vite avec toi !

Trois jours entiers défilent comme trois heures,

Les heures s’envolent comme des minutes,

Et les minutes durent à peine le temps d’un baiser.

  

                      A la seule idée de te voir, je suis déjà heureux

                     Je dois te quitter, il me vient aussitôt du vague à l’âme

                     Les mois ont beau passer, les semaines se suivre,

                     Je n’y peux rien : c’est mon manque de toi !

 

 Et lorsque je suis loin de toi, englué dans ma routine

J’ai besoin d’entendre ta voix, de savoir comment tu vas

C’est alors que je te demande : « Comment es-tu habillée ? »

Ou encor : « As-tu pensé à moi ? T’ai-je un peu manqué ? »

 

                         Ces questions ne sont point caprices d’enfant gâté

                         Mais tendres émois de mon cœur qui t’aime

                         Et qui se languit toujours de toi quand tu n’es pas là

                         C’est que je voudrais tant partager ma vie avec toi !

 

 Etre auprès de toi quand tu t’endors, veiller sur ton sommeil

Te voir te réveiller, heureuse de me trouver à tes côtés

Te prendre dans mes bras pour m’enivrer de ton odeur

Puis goûter au bonheur infini de boire à tes lèvres.

 

                        Et il y a toutes ces choses que je ne puis écrire ici

                       Qui naissent à gros bouillons de ma folle envie de toi

                       Cette envie qui est comme la faim, comme la soif

                       Mais qui chez moi, par ta grâce, n’est jamais rassasiée.

 

 Aujourd’hui, c’est mercredi, un autre bon jour pour moi

Je sais que, dans quelques heures, je vais te rencontrer

Je prendrai vite le métro et je changerai à Opéra

Pour les Invalides, le cœur en fête, le pied léger.

 

             Ce que nous ferons après n’a pas beaucoup d’importance

             L’important, c’est d’être ensemble, c’est d’être tous les deux

             Que nous allions au cinéma ou que nous allions chez toi

             L’important, c’est d’être ensemble, c’est d’être tous les deux.

 

Je sais aussi que sonnera l’heure fatidique de la retraite

Le dur moment où je devrai de nouveau te laisser

Pour regagner, le cœur en berne, ma banlieue lointaine

Repensant à loisir à tout le manque que j’ai de toi.

 

                   Je sais surtout que ce mal de toi n’est pas pour l’éternité

                   Que viendra le jour où nous n’aurons plus à nous quitter

                   C’est mon espérance, c’est mon credo, c’est ma force, 

                   Parce que, dans ton coin, toi aussi tu as le mal de moi.

 

Nanterre, mai 1997