B.3.9. Foi et pratique

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Foi et pratique

 

E: Ah frérot, tu reviens à tes anciennes amours ?

R: Ma sœur, entends-moi bien : je n’ai jamais dit que je reniais ma religion ! Mon problème d’aujourd’hui n’est pas une question de foi, mais de pratique. Je n’ai plus envie de faire « communauté », je n’ai plus envie de faire « église ». Je te rappelle que le mot « église » vient du latin ecclesia, issu du grec ekklesia (ἐκκλησία), qui signifie assemblée. Cela ne m’empêche pas pour autant, de façon tout à fait anonyme, d’entrer dans une église pour me recueillir, ni même de participer à une célébration. J’étais, ce 17 novembre, à la messe célébrée par l’évêque en la cathédrale de Norwich, tout comme j’ai suivi les cérémonies de la Semaine Sainte en la cathédrale de Sydney en avril dernier. Je t’ai transmis une communication d’un ami et voisin de Pont-Croix où il apparaît que le curé du secteur paroissial de Douarnenez, dont dépend notre village, vient de quitter les ordres par amour d’une femme. Nous avions vu le « saint » homme diriger la célébration du 15 août en la Collégiale de Pont-Croix cet été. Pour une fois, j’y étais retourné parce que nous hébergions des visiteurs de Plaisir qui tenaient absolument à voir cet élément du folklore local. Pour la circonstance, ce curé avait même invité un de ses condisciples de séminaire qui a été nommé depuis curé de la cathédrale de Rennes. Femme, quand tu nous tiens…

E: Je te taquinais. J’ai compris : la foi est une démarche personnelle. Moi, je participe à la « communauté du dimanche » qui m’apporte encore un plus. Cela me suffit. J’aurais aimé discuter de temps à autre avec un prêtre. Mais les religieux d’ici sont « si occupés » qu’ils délèguent leurs charges aux laïcs pompeusement appelés « ministres du Christ ». Bon dimanche.

De Cotonou à Plaisir, 8 décembre 2019