A propos de véhicules

Depuis mon enfance, j’aime les belles voitures, mais sans idôlatrie. En prenant de l’âge, la voiture est devenue pour moi juste un moyen de voyager, de façon confortable, sans promiscuité. Ne connaissant rien à la mécanique, j’ai toujours eu à coeur de choisir des véhicules neufs qui correspondaient à mes moyens et que je pouvais entretenir sans me ruiner. J’ai le souvenir d’Antillais qui prenaient des crédits auto sur vingt ou trente ans pour pouvoir réaliser le rêve de leurs vies, tout comme on le ferait pour une maison. Je ne sais pas si, des décennies plus tard, c’est encore le cas ; mais j’en ai personnellement connus. C’était pour eux une manière visible d’afficher une prétendue réussite matérielle.

Si je reviens sur le thème des voitures aujourd’hui, c’est parce que mon jeune frère Jocelyn, celui qui vit depuis bientôt vingt-cinq années dans le Maryland, m’a annoncé, photos et vidéos à l’appui, qu’il faisait don de sa Nissan Altima à l’armée américaine, après vingt-et-un ans de bons et loyaux services. Etant toujours en très bon état de marche, elle pourrait ainsi être utile à quelque nécessiteux en dépit de ses 262.377 miles au compteur, soit plus de 422.253 km. Bigre !    

Sa satisfaction légitime a été pour moi l’occasion de lui faire une revue des différents véhicules que j’avais eus dans ma propre existence. Voici, en substance, ce que je lui ai écrit :

Bravo pour la longévité de ta Nissan ! Ma première voiture a été une 2 CV 6. Je l’ai achetée neuve à Dunkerque en 1976 et m’en suis débarrassé en 1980 lorsque j’ai acquis ma Simca Talbot Horizon pour me récompenser d’avoir réussi le concours d’officier de paix. C’est ce véhicule que j’ai conservé le plus longtemps, après 150.000 kms de bons et loyaux services. Je l’ai conduit à la casse en 1999 alors que je vivais déjà avec Soad et que j’avais acheté, depuis 1997, une Renault Clio. Toutes mes voitures ont toujours été de première main. À l’étranger, j’ai acquis une Renault Gala à Caracas qui m’a suivi à Quito. Comme l’Equateur est un pays très montagneux, pour pouvoir le visiter dans de bonnes conditions, j’ai acheté sur place un 4×4 Kia Sportage. A l’issue de ma première période de coopération en 1996, ces deux véhicules sont revenus en France dans mon déménagement. D’autorité, lorsque nous nous sommes séparés, mon ex a conservé la Kia Sportage en me disant qu’elle me paierait le jour où elle commencerait à travailler ; j’attends toujours ! Quant à la Renault Gala, j’en ai fait cadeau à son frère, Hubert Kâ. Depuis que je suis à la retraite, je suis le propriétaire de deux Citroën C4 qui me servent encore. Je te fais l’économie de mes deux motos (dont une ramenée à grands frais de Centrafrique), de mes trois vélos et de ma paire de patins à roulettes. 😜

N.B. : J’ai appris à conduire sur la 4 L de droite et obtenu, du premier coup, mon permis à l’issue d’une semaine de cours intensifs (Cotonou, avril 1971). La 2 CV de gauche a été ma première voiture ; je l’ai achetée neuve lorsque j’ai commencé à travailler en France (Dunkerque, mars 1976). C’était une 2 CV 6, couleur bleue pétrel. Je me souviens encore de son immatriculation : 124 HU 59 ! Hue, cocotte !

En te faisant hier le compte des véhicules que j’ai eus dans mon existence, j’ai inconsidérément omis d’en mentionner un, et pour cause : le Trafic Renault acheté, par Soad, le 20 mai 2009. Il s’agit d’un fourgon pompier réformé que nous sommes allés chercher ensemble chez un transitaire de Châteaufort (Yvelines) qui se procurait ce type de véhicules, par lots entiers, au travers des adjudications effectuées par les Domaines. Bien que mis en service le 29 avril 1992, ce fourgon n’avait que 32.000 km au compteur. Nous en avons effectué 100.000 de plus, essentiellement entre nos deux résidences de Plaisir et Pont-Croix, de mai 2009 à juillet 2020 où nous l’avons fait reprendre par le concessionnaire au moment de l’acquisition de notre Citroën C4 Cactus. Après nous avoir été très utile pour effectuer notre mini-déménagement entre la cave de l’appartement de Plaisir et notre nouvelle maison de Pont-Croix, il a servi ensuite à transporter régulièrement nos plantes qui avaient besoin d’être soignées durant nos transhumances vers le Finistère et également mes deux motos. Le fait que nous avions de plus en plus de mal à trouver des pièces détachées pour la réparer, compte tenu de ses 28 ans d’âge, nous a décidés à nous en défaire et nous a surtout définitivement convaincus de ne plus jamais acquérir un véhicule d’occasion, quel que soit son type. Histoire à suivre… Bon week-end, mon frère.

Une dernière précision pour la route : Durant les treize années que j’ai passées en coopération, chaque fois que je revenais en France pour les vacances d’été, je faisais systématiquement l’acquisition d’une voiture neuve, en transit temporaire. Je la restituais généralement à l’aéroport, au moment de mon départ. En consultant inopinément le fichier des cartes grises, un collègue commandant, qui était en poste à la Préfecture de police, a été effaré par le nombre de véhicules qui y figuraient à ce titre à mon seul nom. J’avoue que durant toutes ces années où j’ai bien gagné ma vie, je n’ai pas hésité à me faire plaisir. Tu trouveras ci-dessous un petit échantillon de ce qui fut mon écurie : j’avais à l’époque un faible pour les Peugeot !

Mon frère Jocelyn, qui a dix-huit ans de moins que moi, vient également de se faire plaisir en achetant, il y a tout juste deux semaines, une BMW X7 dont il m’a envoyé les photos ce dimanche. Je lui ai simplement répondu que j’étais sincèrement heureux pour lui, car il n’y a jamais de mal à se faire du bien. A 72 ans passés, c’est désormais la philosophie de vie que je m’efforce d’appliquer. Et au diable les envieux !

 

Plaisir, 24 août 2025