Addio, brutta gru !

 

Trouvé dans le Télérama de cette semaine1 cet intéressant article signé Elise Racque et intitulé « Florence dit enfin ciao au monstre de métal » :

Ah, Florence ! Son Duomo, ses musées, ses palais… et sa grue. Depuis 2006, soixante mètres d’acier jaune défigurent la perle toscane. Installée sur le chantier toujours en cours qui agrandit la célèbre galerie des Offices, la structure n’est pourtant plus que très peu mise à contribution. Démantèlement coûteux, tergiversations… Perçue comme le symptôme d’une bureaucratie inefficace, la situation absurde est moquée sur un compte Instagram, peuplé de clichés gâchés par l’indésirable. Mais le « monstre de métal » va enfin laisser place nette. Les mots sont ceux du directeur du musée, lequel a fini par convaincre plusieurs entrepreneurs, qui démontent l’engin cette semaine. Six jours (si tout va bien), et 180 000 euros, pour retrouver le paysage d’il y a presque vingt ans.

Vingt ans ! Cela fait effectivement un bail ! Soad et moi avons passé une journée à Florence le dimanche 1er décembre 2024 (voir diaporama « Escapade toscane IV » sur ce même site). Nous n’avons pas pu visiter le Duomo qui était fermé pour cause d’offices et, surtout, j’ai eu la peur de ma vie lorsque qu’une voleuse à la tire roumaine a failli me délester de mon portefeuille sur un Ponte Vecchio bondé. Mais nous n’avons jamais remarqué la grue, cette verrue dont il est question dans l’article précité. Il a fallu que j’examine attentivement, sur l’écran de mon ordinateur, les photos de Florence saisies en ce fameux dimanche pour réussir à l’identifier. J’ai même dû agrandir celles prises sur les hauteurs de la ville, depuis la Piazzale Michelangelo, pour parvenir à bien l’apercevoir (voir photos ci-dessous).

Vingt ans ! Cela me fait penser à toutes les critiques qui sont actuellement émises par les Anciens dont je me réclame sur ce que la ville de Paris est devenue sous la gouvernance d’Anne Hidalgo (cf. la chanson de Pierre Perret, « Paris saccagé » que je mets en illustration du présent billet). Les horreurs qu’il y dénonce ne sont probablement pas remarquées par les millions de touristes qui débarquent chaque année dans la capitale et qui ne garderont probablement en mémoire que leur visite au Louvre, à Notre-Dame et à la Tour Eiffel, ou leur promenade sur les Champs-Élysées. Il en va sûrement de même pour la jeune génération parisienne depuis longtemps habituée à toutes ces hideurs au point de ne plus les voir.

Moi, à 72 ans, je ne m’y ferai jamais et ne me rends à Paris que lorsque nécessité fait loi !

Pont-Croix, 26 juin 2025

 


1. N° M 02773-3936 du 21 au 27/6/2025